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Les troubles anxieux, comme beaucoup de problèmes de santé mentale, se manifestent souvent sans symptômes extérieurs apparents. Cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons les rejeter ou les banaliser. Si nous connaissons quelqu'un qui vit avec de l'anxiété, il conviendra d’apprendre à comprendre ce qu’il vit afin de le soutenir au mieux.
L'anxiété est une réaction naturelle qui nous permet d’éviter les menaces potentielles. Mais vivre avec un trouble anxieux c’est bien plus que cela. Cela peut affecter toute notre vie, nous devons jongler avec nos éléments déclencheurs, mettre en place des stratégies dans des situations difficiles pour nous aider à les supporter, tout en nous sentant généralement gênés.
Il est essentiel de mettre sur le même pied d’égalité la santé mentale et la santé physique. Il est important à prendre soin de sa santé mentale tout autant qu'on peut le faire avec notre santé physique. Si nous souffrons d’un trouble, nous devons le traiter avec le même sérieux que n’importe quelle maladie.
Si une personne souffre d'anxiété grave, cela ne doit pas être vécu comme une faiblesse par l’entourage. Elle ne peut tout simplement pas "se ressaisir". Par exemple, ne plus souffrir d’anxiété sociale demande beaucoup de travail à faire sur soi et nécessite souvent une aide extérieure pour se sentir mieux. Tout comme vous ne suggéreriez pas à quelqu'un qui a un bras cassé ou un mal de dents douloureux d'essayer de se sentir mieux (et que ça ira mieux rien qu'en pensant que ça ira mieux), il en est de même avec les personnes souffrant de troubles anxieux.
Reconnaître et accepter le trouble anxieux de votre proche est donc la première étape pour lui venir en aide.
Si votre proche souffre d'un trouble anxieux, il peut vous être utile de vous renseigner sur l'anxiété, et sur la façon dont elle affecte son corps et son esprit. De même, les détails spécifiques de leur état, tels que les éléments déclencheurs, les situations difficiles et les facteurs qui peuvent atténuer l'anxiété sont des éléments importants à connaître.
L'anxiété active la réaction de fuite ou de combat du système nerveux. Habituellement, cela disparaît une fois la situation passée. Mais les personnes souffrant d'anxiété restent souvent bloquées dans cet état et se figent, ou deviennent très nerveuses et agitées.
La plupart du temps, l'anxiété a une cause émotionnelle complexe. Les déclencheurs peuvent être multiples : un lieu, une situation, un mot, un son… Ils peuvent même être inconscients. Connaître ces déclencheurs peut ainsi vous permettre de mieux l’accompagner et d’être un meilleur soutien quand l’anxiété survient.
On peut également se fier aux symptômes de l’anxiété pour déceler les moments difficiles. Certains symptômes sont physiques, comme la fatigue, des vertiges, la modification du rythme cardiaque et de la pression artérielle, l'essoufflement, etc. D’autres, sont liés à des pensées anxieuses, comme la généralisation excessive, le fait de toujours croire que le pire va arriver, ou une inquiétude qui ne disparaît pas. Enfin, certains symptômes sont d’ordre comportemental : évitement de situations ou de personnes, remise en question de tout, irritabilité ou frustration, voire l'agressivité, etc.
Si, en temps normal, nous pouvons aisément apaiser nos pensées anxieuses, ce n’est pas le cas pour une personne souffrant d'un trouble anxieux. Cette dernière se perd souvent dans une spirale de pensées négatives difficilement contrôlables.
L'une des choses les plus importantes à dire à votre proche souffrant d'anxiété est que vous êtes là pour lui. Il est également essentiel de lui indiquer que son trouble ne vous cause aucun problème et qu'il ne vous dérange pas. Vous êtes là avec amour, respect et compréhension.
Parfois, les personnes atteintes d'un trouble anxieux peuvent se replier sur elles-mêmes et, bien que cette “bulle” puisse contribuer à leur rétablissement, il est important que vous preniez fréquemment de leurs nouvelles (juste pour les rassurer et leur faire savoir qu'elles ont la possibilité de parler si elles le souhaitent).
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Tout d'abord, quoi que vous essayiez de dire à une personne souffrant de trouble anxieux, il est important de reconnaître son ressenti et de ne pas nier ses émotions. Exprimer de l'empathie, même si vous ne comprenez pas tout ce qu'elle ressent, est un excellent début. L'utilisation de techniques d'écoute active peut aider à bien vous exprimer et à recueillir des informations pour un meilleur soutien. Voici quelques exemples de phrases qui peuvent vous aider :
Toutes les personnes anxieuses réagissent différemment. Il n'existe pas de soutien universel. Ce qui peut vraiment aider une personne peut aggraver la situation d'une autre. Il est donc important d'écouter votre proche et de ne pas vous contenter de supposer ses besoins. Parfois, le simple fait d'éprouver un sentiment de soulagement après avoir partagé notre problème facilite les choses, d'autres fois, la distraction peut aider.
Les événements sociaux peuvent représenter un véritable défi pour des personnes anxieuses. Elles peuvent trouver les situations sociales très accablantes. Vous devez respecter cela et organiser des sorties en fonction de leurs besoins. Soyez également respectueux et ne les forcez pas à se mettre dans des situations qui aggraveraient le problème. N'oubliez jamais que ce n'est pas un choix pour eux, et qu’il faut travailler dur pour y faire face.
Si la personne souffrant d'anxiété est votre conjoint, il est important de tenir compte de son style d'attachement pour la réconforter et lui offrir le meilleur soutien. Notre style d'attachement trouve son origine dans la petite enfance. Il est fondé sur notre figure d’attachement, et il influence nos relations à l’âge adulte, en particulier dans les relations amoureuses. Nous avons d'ailleurs écrit un article spécialement dédié au cas où la personne anxieuse est votre partenaire.
Les recherches montrent que les personnes à “l’attachement évitant” réagissent mieux aux manifestations fortes et concrètes de soutien pendant des épisodes anxieux. Il peut s'agir, par exemple, de diviser une tâche importante en petites étapes, de leur parler d'une tâche ou d'une réponse à donner. Toutefois, il est important de veiller à ce qu'ils conservent leur autonomie face à la situation.
L'un des défis les plus difficiles lorsque l’on souffre d'anxiété est de lutter contre les raisonnements angoissants. Des pensées de plus en plus négatives alimentent l'esprit, alors que le corps est déjà dans un état d'excitation élevé. La personne ne comprend pas cet état d’excitation physique et les symptômes qui en découlent. C’est à ce moment-là que les scénarios les plus catastrophiques lui viennent à l’esprit.
Pour aider une personne victime de cette spirale anxieuse, il est nécessaire de garder vous-même votre calme (nous y reviendrons un peu plus tard). Vous pouvez ensuite l’aider à questionner le bien-fondé de ces pensées. Ces méthodes se basent sur les techniques de thérapie cognitive et comportementale.
Voici quelques exemples de questions :
Vous pouvez également lui demander comment elle se sent, ce qu’elle doit faire pour se sentir mieux et les étapes pour y parvenir. Le fait de décomposer le sentiment en actions concrètes à mener peut aider à sortir de la spirale anxieuse.
Le fait de voir votre proche anxieux peut vous rendre inquiet et stressé, vous aussi. C'est normal. Avant de transmettre cette inquiétude, essayez de vous calmer, de respirer profondément en prenant le temps nécessaire.
De même, il est facile de ressentir de la frustration lorsque l'anxiété empêche votre conjoint ou ami de participer à des activités. Il est également possible qu'une personne anxieuse ait moins envie d'intimité, car le niveau élevé d'hormones de stress peut affecter sa libido. Ne le prenez pas personnellement. Essayez de communiquer avec empathie avec la personne anxieuse et encouragez-la à partager ce qui l’aiderait à aller mieux.
Lorsque votre proche souffre d'un trouble anxieux, il est facile de tout voir à travers lui. Accordez-vous une pause et essayez de vous recentrer (sans faire abstraction de ses sentiments ou de ses pensées), sans en parler constamment.
En essayant de poursuivre votre vie normalement, en proposant des activités, vous pouvez aider la personne à oublier son trouble l’espace d’un instant.
Le processus de guérison demande du temps. Que la personne anxieuse suive une thérapie, utilise des techniques alternatives ou qu'elle ne soit pas encore prête à demander une aide extérieure, dans tous les cas vous ne devez pas faire pression sur le processus.
La santé mentale ne se guérit pas du jour au lendemain. Il faut du temps pour surmonter les obstacles et il peut y avoir des échecs ou des rechutes avant de trouver la bonne ressource qui mènera sur le chemin de la guérison.
Votre ami ou votre proche se bat chaque jour contre son anxiété. Il a besoin que vous soyez là pour lui, et que vous l’écoutiez quand il a besoin de parler. Parfois, l'écoute active est la meilleure. S'il vous demande votre avis, vous êtes libre de le lui donner, mais attention à ne pas donner trop de conseils. Souvent la personne sait ce qu’elle doit faire en théorie mais n’y arrive pas.
L'un des comportements typiques de l'anxiété est l'évitement. Éviter certaines situations peut aider temporairement, mais en tant qu'ami, membre de la famille ou partenaire, vous devez veiller à ne pas soutenir ces comportements en modifiant votre propre comportement. En permettant à la personne d'adopter un comportement anxieux, le risque est qu’elle n’avance jamais sur le chemin de la guérison. Proposer certains défis est sain et peut aider à aller mieux à long terme.
Tout comme il existe des paroles apaisantes, l’on retrouve certaines phrases qui peuvent causer plus de mal que de bien. Par exemple, le fait d'ignorer le problème de quelqu'un ou de monter sur ses grands chevaux peut aggraver la situation.
Aider une personne anxieuse demande de s’informer beaucoup sur le sujet, et d’être conscient de nombreuses choses. Mais avant de vous plonger dans les détails des troubles anxieux, il est primordial que vous veilliez à prendre soin de vous. C’est comme avec les masques à oxygène en avion : si vous n'avez pas le vôtre, vous ne pouvez pas aider les autres.
Être témoin d'une crise de panique, écouter les pensées qui partent en vrille de quelqu'un, ou même recevoir régulièrement des manifestations d'irritabilité et de colère à votre égard peut être difficile à gérer.
Veillez à travailler sur votre bien-être personnel, et n’essayez pas de remplacer un thérapeute. Ce n'est pas votre rôle de guérir l'anxiété de votre proche, tout comme ce ne serait pas le cas de l'opérer s’il avait la jambe cassée. Votre rôle est de le soutenir dans les moments difficiles et de l’aider le long du parcours de soin.
Ce n’est qu’en veillant à votre propre équilibre que vous pourrez rayonner de la sérénité et offrir un soutien efficace.
En résumé, pour aider une personne anxieuse, il est tout d’abord nécessaire de se renseigner sur le trouble en question pour mieux le comprendre et apprendre à le reconnaître. Ensuite, comme pour toutes les maladies, il faut bien sûr être à l’écoute de la personne et lui offrir son aide et son soutien quand elle en a besoin.
Les conseils donnés dans cet article vous permettront d'aller encore plus loin afin d'aider votre proche à lutter contre l'anxiété.
Enfin, ne vous oubliez pas ! Vous et votre proche avez intérêt à ce que vous restiez positif et en forme !
Toutes ces clés vous aideront à soutenir votre proche sur la voie de la guérison et à renforcer votre relation.
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